vendredi 1 juin 2007

99 sous, vingt-dix-neuf sous, vingt-dix-neuf sous...

Les talents musicaux de Marc Labrèche me surprendront toujours.

Brefs commentaires obligatoires sur le budget.
1) Dommage. J'aime les élections. Fallait s'y attendre, par contre...
2) Ça aurait été drôle que la (ou le? est-il entré en fonction?) lieutenant-gouverneur use de son pouvoir discrétionnaire pour donner le rôle de PM au chef de l'opposition (Voir Ontario, 1985). J'ai l'impression que la seule véritable possibilité de tuer l'ADQ dans l'oeuf, ç'eût été de leur donner assez de corde pour se pendre. Dans un an, ils auront davantage d'expérience et en cas d'élection, seront crédibles... autant qu'un adéquiste peut êtrecrédible. Un peu comme laisser un prisonnier dangereux en liberté conditionnelle sous très haute surveillance (gouvernement minoritaire, PM non-élu par la population) afin de démontrer qu'il n'est pas réhabilitable et que c'est correct de le remettre en prison.


Le retour du bulletin chiffré, unique


Parmi les nouvelles de non-élections, de tuberculose (paniquons tous!) et des folles dépenses de Vincent Lacroix, j'imagine que peu de gens commenteront le retour du bon vieux bulletin chiffré. Et le gouvernement Charest répond à l'excellent article de Michèle Ouimet (entre autres) en simplifiant les énoncés de compétence sur le bulletin. Et c'est ici que dans ma tête, ça fait "ding ding ding". Parce qu'en regardant les exemples cités dans l'article du Devoir, on se rend compte d'une chose: on a supposément clarifié les critères d'évaluation en enlevant des mots compliqués comme "processus", "concept", "problème d'ordre scientifique" ou "technologique". Comme quoi on considère que le problème réside dans le peu de vocabulaire des parents et non pas dans l'aspect nébuleux de ce qui est évalué.

"Construire un référentiel moral"; qu'on comprenne le sens des mots "référentiel" et "moral" ou pas, demeure quelque chose d'extrêmement flou. Qu'est-ce qui est évalué? Comment évalue-t-on? La modification du bulletin ne nécessitait pas moins de mots, mais davantage. Parfois, on clarifie la vue en élaguant, mais la ministre Courchesne s'est attaqué aux branches primaires de l'arbre. Résultat: le bulletin se retrouve tout nu comme un bâton.

En bout de ligne, c'est toute la réforme qu'il faut questionner. Elle avait, à l'origine, le but noble de chercher à développer chez l'élève des compétences autres que la mémorisation et à développer la capacité de réfléchir. Cependant, mes discussions avec K., une étudiante en enseignement des maths au secondaire, et M-S, une élève de secondaire 1, m'apprennent que la réforme a eu l'effet pervers suivant: les élèves apprennent maintenant les étapes du raisonnement par coeur. Résultat final: l'élève a appris, par coeur, à suivre une seule et unique démarche par type de problème. La capacité de réflexion n'est pas davantage développée. On n'a que déplacé la mémorisation du résultat final (j'ai encore des flashbacks d'une fille avec qui j'ai fait mon primaire qui pouvait donner en une demie seconde la réponse à n'importe quelle multiplication d'une table fournie par l'enseignante, mais qui ignorait complètement et totalement comment aller au-delà de cette table) à la démarche.

En somme, on parait progresser, mais on pellete la neige d'un côté de la cour pour l'envoyer de l'autre côté. On déblaiera l'autre côté plus tard. C'est dommage que les enseignants (qui jouent un des rôles les plus importants dans la création d'une société viable) et les politiciens (qui donnent une ligne directrice autour de laquelle les enseignants peuvent osciller) ne lisent pas davantage de Max Stirner.

"
On pousse les jeunes en troupeau à l'école et quand ils savent par coeur le verbiage des vieux, on les déclare majeurs"
"
Toute éducation doit devenir personnelle - ce n'est pas le savoir qui doit être inculqué, c'est la personnalité qui doit parvenir à son plein épanouissement. [...] Le point de départ de la pédagogie ne doit pas être de civiliser, mais de former des personalités libres, des caractères souverains."

Citation tirée de ceci.

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