mardi 21 août 2007

Revue de livres divers.

Bien que je n'ai fait de critique depuis un bout de temps, je continue à lire jusqu'à ce que la session commence. Allons-y en rafale, contrairement à mon style habituel plus lent. C'est Texas Chainsaw Massacre versus une dissection de laboratoire.

Fyodor Dostoievsky chez Renaud-Bray.
Dostoievsky sur Wikipedia (FR) (EN)

Les Démons de Dostoievsky est une oeuvre étrange. Je ne peux m'empêcher de la comparer à l'autre oeuvre de Dostoievsky que j'ai lue (Crime et Châtiment), même si la comparaison fait souffrir Les Démons. On y retrouve certains éléments de psychologie qui ont tant inspiré Nietzsche (ici, c'est Kirilov et sa folie athée) et le processus littéraire selon lequel les idées de fond s'inscrivent dans le va-et-vient banal de la vie. Toutefois, le propos principal des est surtout politique; ipso facto, il vieillit très mal, et il se dégage du livre une atmosphère de désuétude. Paradoxalement, une partie de l'attrait des Démons se trouve précisément dans cette désuétude. Ce livre se lit aujourd'hui comme on regarde une vieille photo en noir et blanc. C'est un témoignage capté sur le vif d'une époque maintenant révolue.

And now, for something completely different...

Raymond Smullyan sur Amazon.com
Raymond Smullyan sur Wikipedia (FR) (EN)

Dans The Riddle of Scheherazade, Raymond Smullyan nous fait découvrir 225 problèmes de logique, en s'inspirant de la tradition des Contes des Mille et Une Nuits. Des jeux amusants, qui pratiquent un type de réflexion qu'on utilise assez peu au quotidien. Plus faciles que ça.


Amélie Nothomb chez Renaud-Bray
Amélie Nothomb sur Wikipedia (FR) (EN)

Métaphysique des Tubes. Le titre annonce déjà le type de roman: du ridicule, amusant, mais présenté de façon sérieuse. Une autobiographie de l'auteure de 0 à 3 ans. Truffé de l'humour que seule peut créer la vision candide de l'enfant qui ne connaît pas d'autres limites que son imagination, ce roman est une joie à lire et se dévore en deux ou trois jours.

"Marcher était d'une utilité indéniable. [...] Et qui dit marcher dit courir: courir était cette trouvaille fabuleuse qui rendait possible toutes les évasions. [...] Courir assurait L'impunité des actions les plus répréhensibles. C'était le verbe des bandits de grand chemin et des héros en général."

mardi 7 août 2007

Méta-billet

Quelques petites informations concernant ce blog:

1) J'ai toujours l'intention d'écrire ici une fois de temps en temps. Seulement, c'est dur de se motiver pendant l'été. J'espère qu'une fois ma session commencée, les billets serviront à me changer les idées des devoirs de physique et seront donc plus fréquents.

2) Mon petit projet de chronique hebdomadaire dort encore quelques jours, voir une semaine ou deux. Je dois récolter quelques sujets d'abord, afin d'avoir un fond de roulement (au cas où j'en viendrais à ne pas trouver de sujet).

3) De la pub. Yé. D'après les commentaires, j'estime que j'ai approximativement 1,1 visiteur par jour sur ce site (c'est-à-dire, moi-même à tous les jours et une personne à tous les dix jours qui, aléatoirement, tombe sur ce blog, lis deux paragraphes, part et ne revient jamais). Les services de pub me permettront de connaître les véritables statistiques et de connaître votre générosité cliquatrice.

C'est tout.

samedi 28 juillet 2007

The Selfish Gene

Richard Dawkins chez amazon.com
Richard Dawkins sur Wikipedia (FR) (EN)


Éthologiste de formation, Richard Dawkins est principalement connu pour sa défense acharnée de l'évolution. (À la sortie du livre
L'Origine des Espèces de Charles Darwin en 1860, un débat fut organisé entre Samuel Wilberforce, évêque d'Oxford et Thomas Huxley, ami que Darwin a choisi pour défendre sa thèse parce qu'il se trouvait lui-même trop mauvais dans les débats. Pourquoi je mentionne ceci? Parce qu'à la suite de ce débat, Huxley fut surnommé "le Bulldog de Darwin". Aujourd'hui, on parle parfois de Richard Dawkins comme étant "le Rottweiler de Darwin".)

The Selfish Gene est son premier livre (et le plus lu). Il a aussi récemment publié "The God Delusion", dans lequel il affirme que la religion est une maladie mentale qui peut s'expliquer par la mémétique, concept sur lequel je reviendrai.

La question à la base du livre
The Selfish Gene peut paraître controversée: comment peut-on, d'un point de vue évolutionniste, expliquer les comportements de compétition et de coopération entre les individus?

Pour y répondre, il faut revoir les concepts de base de l'évolution. À l'école, on nous apprend que les traits spécifiques évoluent parce qu'ils sont favorables à la survie de l'espèce. Dawkins détruit ce modèle, en mettant le gène au coeur du processus de la sélection naturelle. Voici comment:

À l'origine de la vie, des molécules chimiques dites organiques (qui ne sont pas vivantes elles-mêmes, mais sont les composantes de base des unités vivantes) flottait librement dans les océans. Par de purs procédés chimiques correspondant aux rencontres aléatoires de ces molécules se sont créés les premiers réplicateurs, c'est-à-dire, des molécules capables de créer des doubles d'elles-mêmes. Ce furent les premiers gènes. Par la suite, des mutations chez ces molécules (causées par des processus de réplication parfois imparfaits) ont fait en sorte que différents types de réplicateurs sont apparus. La course de la vie et de la sélection naturelle est ainsi lancée: se battant pour les mêmes ressources (les molécules organiques qui ne sont pas encore regroupées en réplicateurs), différentes stratégies apparaissent aléatoirement et s'affrontent entre elles, les gagnantes survivant par leur reproduction plus nombreuse (ou plus fidèle, ou plus stable, ou une combinaison des trois) et les perdantes étant appelées à disparaître (on peut parler de stratégie pour simplifier le langage, mais il ne faut pas oublier que l'on parle de molécules chimiques sans conscience et sans but, ne faisant qu'obéir aux lois de la chimie auxquelles elles sont soumises.)

Parmi ces stratégies, on peut penser au vol des molécules organiques des autres réplicateurs (ou, pour donner une image plus facile à comprendre: manger les autres). Les réplicateurs qui finissent par développer des stratégies pour diminuer la possibilité de se faire bouffer survivent davantage. Et ceux qui contrent ces stratégies l'emportent plus tard. Course à l'armement dont le résultat final est assez surprenant: végétaux, animaux, bactéries, virus et autres.

Les formes de vie, telles que nous les côtoyons à tous les jours, sont, pour employer un terme de Dawkins lui-même, des machines de survie, chargées d'assurer la survie et la reproduction des gènes. La sélection naturelle favorise les gènes responsables de créer une machine de survie efficace (c'est-à-dire, adaptée à son environnement).

Dans l'environnement d'une machine de survie, on retrouve évidemment d'autres machines de survie. L'attitude à adopter envers celles-ci (compétition à la mort, coopération à la mort ou tout ce qui se trouve entre les deux) devient un facteur-clé pour déterminer la survie de la machine, et par conséquent, la reproduction du gène. C'est à l'étude de cette idée et d'une multitude de cas qu'elle soulève que Dawkins consacre la majorité de
The Selfish Gene.

Le dernier chapitre de l'édition originale de 1976 inaugurait un concept nouveau: celui du
mème, unité de base de la culture, semblable à l'idée de gène, l'unité de base de la biologie. Dawkins suppose et suggère que nous côtoyons désormais un nouveau type de réplicateur universel, qu'il appelle le meme (en anglais, rime avec "cream"), ou mème en français, qui peut correspondre à une idée, une chanson, une croyance, un savoir technique, une habitude, etc. et qui, comme le gène, se réplique et se multiplie dans les "environnements" mémétique, c'est-à-dire, les cerveaux humains, luttant pour les ressources (principalement, l'attention du cerveau). Et, comme chez les gènes, ce qui compte n'est pas forcément de favoriser la survie de la machine, mais bel et bien du mème lui-même (ce qui peut, bien sûr, passer par la survie de la machine hôte). En termes simples, tout le monde connaît "Agadou, dou dou, pousse l'ananas et mouds l'café" non pas parce que ça favorise la survie de savoir ça (au contraire, on peut finir par vouloir se tuer plutôt que de l'avoir dans la tête...), mais simplement parce que ça rentre dans la tête. Domaine émergeant des études multidisciplinaire, la mémétique est encore aujourd'hui un sujet chaud.

En résumé,
The Selfish Gene transforme la vision du monde, en inscrivant le réplicateur (sous toutes ses formes) au coeur de tout. Une vision fascinante, parfois dérangeante, mais toujours puissante et élégante. L'édition du 30ème anniversaire du livre est enrichi de plusieurs préfaces racontant la genèse, la réception et l'impact du livre, ainsi que de deux chapitres supplémentaires, qui font davantage usage de la théorie des jeux (toutefois présente dans le reste de l'ouvrage) et du concept de phénotype étendu (titre d'un autre ouvrage de Dawkins). Plus encore, une soixantaine de pages sont ajoutées à la fin du livre: des notes contenant les critiques adressées à Dawkins et ses réponses. Un ouvrage clair, bien écrit, parfois un peu long, mais qui mérite vraiment d'être lu par le plus grand nombre de gens possible.

Pour terminer, les citations habituelles.

"But the individual body, so familiar to us on our planet, did not have to exist. The only kind of entity that has to exist in order for life to arise, anywhere in the universe, is the immortal replicator."
(p. 266, phrases finales du chapitre 13, dernier chapitre des éditions augmentées)

"The point that I am making now is that [...] our conscious foresight -- our ability to simulate the future in imagination -- could save us from the worst selfish excesses of the blind replicators. We have at least the mental equipment to foster our long-term selfish interests rather than merely our short-term selfish interests. [...]We have the power to defy the selfish genes of our birth, and if necessary, the selfish memes of our indoctrination. We can even discuss ways of deliberately cultivating and nurturing pure, disinterested altruism -- something that has no place in nature, something that has never existed before in the whole history of the world. We are built as genes machines and cultured as meme machines, but we have the power to turn against our creators. We, alone on earth, can rebel against the tyranny of the selfish replicators."
(p. 201, dernier paragraphe du chapitre 11, le dernier de l'édition originale.)

mardi 24 juillet 2007

De retour

De retour après une pause d'un mois, causée par un déménagement et un désintérêt passager pour ce blog. Pour me remettre dans l'habitude d'écrire ici, faisons une petite revue de presse.

1) Histoire d'inéquité entre blancs et noirs dans le Sud des États-Unis. Un rappel douloureux que les idéaux d'égalité et de fraternité voyagent beaucoup mieux par papier que par neurones.

2) Wal-Mart reçoit des subventions du gouvernement fédéral pour des emplois étudiants. Parce qu'on sait bien qu'une subvention ne doit pas servir à financer quelque chose de non-rentable mais qui mérite quand même d'exister (comme un musée ou un festival), mais plutôt à financer quelque chose de rentable et qui ne devrait pas exister.

3) L'effondrement du Zimbabwe est prévu pour les six prochains mois. En passant, je surveille un peu la situation depuis deux semaines, et les chiffres pour l'inflation varient entre 1000% et 5000%. C'est le cas typique d'hyperinflation. Et c'est une spirale incontrôlable, qui se nourrit elle-même. On prévoit un taux d'inflation de 1 500 000% d'ici décembre. Heureusement qu'on n'ait jamais élu de gouvernement créditiste.

4) Un chercheur de plus qui croit que les jeux vidéos favorisent le développement intellectuel.

5) Les produits antibactériens créent des superbactéries. On le savait depuis longtemps.

6) Design intelligent. Tout aussi crédible: chute intelligente. Je dois avouer que j'aime bien le Cardinal Poupart. Et ce livre, que je connais grâce à ma douce moitié, vaut bien la Bible, dans toutes ses traductions.

À venir: critique de "The Selfish Gene" par Richard Dawkins et dévoilement d'un concept de chronique hebdomadaire.

mardi 26 juin 2007

Conflit d'intérêts? Nah...

Y'a pas de conflit d'intérêts quand on sait très bien d'avance quels intérêts vont prévaloir.

Rappel: Claude Castonguay est nommé par le gouvernement Charest pour écrire un rapport sur la possibilité de permettre au privé de se développer davantage en santé. Il annonce immédiatement qu'il est en faveur d'une plus grande intervention du privé. On soupçonne donc déjà fortement le contenu du rapport final.

Nouvelle péripétie: Le Dr. Chaoulli, celui à l'origine du grand questionnement de société sur l'importance des PPP en santé, décide d'ouvrir une firme de "courtage" médical. Même principe qu'un courtier d'assurance: on présente notre situation, on est référé à un hôpital ou un médecin spécialiste en fonction de nos demandes (qui tiennent comptent des délais d'attente, de la propreté de l'hôpital, etc.) Et on apprend que:

"La fille de Claude Castonguay, Johanne Castonguay, a déjà confirmé son intention de prendre part à cette réflexion, ce dont se félicite le Dr Chaoulli."

Des fois, on dirait que les escrocs ne se donnent même plus la peine de cacher leurs escroqueries.

mardi 19 juin 2007

Le gouvernement, ça devrait être géré comme une business

Ce qui implique de la publicité.

Parce qu'on sait qu'un gouvernement doit chercher à séduire les électeurs. Faut leur faire comprendre que même s'ils n'aiment pas une politique, elle est quand même bonne pour eux. C'est pas de notre faute à nous, au gouvernement, si les électeurs sont trop caves pour savoir ce qui est bon ou pas bon; notre job c'est de faire passer nos idées et d'ensuite les défendre. Et par la suite, de tuer, dépecer, incinérer et enterrer la petite voix qui dit:

"Mais quand une idée est bonne, on n'a pas besoin de la défendre..."

lundi 18 juin 2007

Autour du monde

1) À tous ceux qui croient que "c'est la religion qui cause toutes les guerres", je réponds ceci: non. La religion est un prétexte et un outil de recrutement dans le cadre d'un conflit plus vaste. La preuve: aucune religion / philosophie, je dis bien aucune, n'est plus pacifiste que le bouddhisme, ce qui ne signifie pas que tous les bouddhistes sont pacifistes. À peu près toute différence idéologique peut survolter un conflit politique, surtout lorsqu'il est question de savoir qui contrôle un bout de territoire.

2) On aurait pu avoir peur d'une seconde guerre au Liban, mais, pour une fois, on dirait que quelqu'un au Moyen-Orient semble avoir agi de façon suprarationnelle. Olmert annonce
qu'«Israël ne succomberait pas à cette provocation mais surveillerait la situation de très près».

3) Je devrais probablement parler du conflit intrapalestinien, mais j'avoue le connaître seulement assez pour pouvoir suivre ce qui se passe. J'ai aucun élément ou angle neuf à apporter là-dessus (pour l'instant), alors je vous laisse vous informer vous-mêmes. D'autres (ahem) (ahem) savent mieux que moi ce qui se passe là-bas.

4) Transition du Moyen-Orient à l'Europe, Salman Rushdie est nommé chevalier. Dans un univers de vases clos, c'est une bonne idée. Rushdie est un bon auteur (supposément; j'avoue ne l'avoir jamais lu) et ça fait du bien de voir les lettres récompensées au même titre que le sont souvent les acteurs britanniques d'Hollywood. Par contre, c'est pas vraiment de cette façon-là qu'on s'attire l'amitié de l'Iran, particulièrement de l'Ayatollah. (Homme dont on parle très peu, depuis l'élection d'Ahmadinejad. À croire qu'on a oublié que l'Iran est une théocratie et que le porte-parole (Ahmadinejad) est plus à blâmer que les décideurs.)

5) Il n'y a pas que la gauche qui encaisse les coups en France. 40% des sièges, c'est bien, mais à travers tous ces gros plans des sourires de Sarko et Ségo, on oublie un fait majeur: un taux d'abstention de 40%, avec 3,42% des votants qui se sont déplacés pour annuler leur vote. Et moi qui croyait que la santé d'une démocratie, c'était l'expression de la plus grande partie du peuple possible.

6) Il était temps. Combien d'entre vous se souviennent de l'actualité de février-mars 2003? Vous vous souvenez de la guerre en Irak? C'est déjà bien. Mais je vais quand même procéder à une dramatisation dialoguée des événements de ces mois-là, juste pour le plaisir de tous.

Bush: L'Irak est une menace. Saddam possède des armes de destruction massive.
Saddam: Non! J'en ai pas!
Kim Jong-Il: Moi j'en ai!
Bush: L'Irak refuse de coopérer.
Saddam: Non, on coopère! Voici un rapport de 12 000 pages, en arabe, qui fait état complet de notre armement.
Kim Jong-Il: Moi j'ai des armes, et j'hésiterai pas à m'en servir. Surtout, essayez pas de m'empêcher, c'est mon droit d'acquérir des armes.
[48 heures plus tard]
Bush: J'ai lu le document de Saddam. C'est de la propagande mensongère. À L'ATTAQUE!


C'est plus drôle si vous imaginez qu'ils sont comme les marionettes du Moyen-Âge qui se tapent dessus.

Vide de contenu

On apprend ici que le journal Hill Times a voté pour Rona Ambrose comme étant la deuxième plus belle membre du parlement d'Ottawa. Et on apprend ici (voir troisième image de la première ligne) qu'elle a sûrement dû "faire un Option Canada", comme on appelle ça à Ottawa... c'est-à-dire, acheter le vote. Parce que, bâtard qu'elle peut faire dur, la Ambrose.

Hey! Regardez ce billet. Presque aussi vide de contenu que le plan environnemental d'Ambrose, justement. Je sais, je sais, ex-ministre et tout et tout. Mais j'ai pas le goût de chercher une autre photo de John Baird. Alors choisissez vous-mêmes.

samedi 16 juin 2007

Gödel, Escher, Bach: an Eternal Golden Braid

Avant de débuter, j'annonce ma découverte d'un autre jouet: amazon.com. Ou plutôt, les suggestions d'amazon.com.

"Mais JD, qu'est-ce donc que cela?"
Très simple, voilà ce que c'est. On se crée un compte d'utilisateur sur amazon.com, on donne des notes aux films/livres que l'on aime (ou pas) et on ajoute à sa "wish list" ceux qu'on ne possède pas mais qu'on aimerait avoir. En triant ces données et en les comparant aux autres utilisateurs du site, Amazon.com fait une liste (assez longue) de recommandations. Elles sont parfois assez loufoques (quoi?! on me recommande les fleurs du mal parce que j'ai aimé la cantatrice chauve?), parfois inutiles (Recommandation: The Little Prince. Raison: You have rated Le Petit Prince), mais après avoir fait un ou deux tri (en ajoutant les titres-dont-j'ai-entendu-parler-et-qui-m'intéressent à la wishlist et en cochant "Not Interested" pour les guides d'étude de l'École des Femmes de Molière), on obtient une liste assez hétéroclite (du moins... si on a des goûts hétéroclites comme les miens) de titres dont on a plus ou moins entendu parler.

Et comme je suis téteux, je remets le lien pour ceux qui ne l'ont pas saisi:
Ma wish list
V' viendrez pas dire que vous savez pas quoi m'acheter pour ma fête. (Jack & Gilles, je veux toujours une élection. Forcez-vous un peu, je suis sûr que vous allez trouver quelque chose. Stéphane, tu peux contribuer aussi.)

Douglas Hofstadter sur amazon.com
Sur Wikipedia (EN) (FR)

Le vif du sujet, donc. Ma dernière lecture: GEB: EGB. Le sujet ne peut être mieux expliqué que par Hofstadter lui-même dans sa préface 20 ans après la parution originale.

In a word, GEB is a very personal attempt to say how it is that animate beings can come out of inanimate matter. What is a self, and how can a self come out of stuff that is as selfless as a stone or a puddle? What is an "I", and why are such things found (at least so far) only in association with [...] certain kinds of gooey lumps encased in hard protective shells mounted atop mobile pedestals that roam the world on pairs of slightly fuzzy, jointed stilts?"

Tentative de résumé de JD de la tentative de réponse de l'auteur, spécialiste (à l'époque) d'intelligence artificielle et (aujourd'hui) de sciences cognitives: l'intelligence est atteinte lorsqu'un système formel (comme, par exemple, un cerveau, dont les neurones réagissent de façon rigide à des stimulants purement électrochimiques, pour former des concepts "mous" ou plastiques comme la pensée) peut référer à lui-même et que ses différents niveaux peuvent interagir les uns sur les autres, en violant les "règles" hiérarchiques établies. (On pense à Escher.) Mais pour en arriver là, l'auteur prend la peine d'expliquer ce qu'est un système formel mathématique et ce qui se passe lorsque celui-ci devient assez puissant pour référer à lui-même.

Le livre est construit en alternant chapitre théorique et dialogue (mettant en scène Achilles et la Tortue de Lewis Carroll, empruntés à Zénon, et leurs amis, le Crabe, le Fourmilier et le Paresseux). Ça peut paraître un peu étrange, mais à travers les situations bizarres que connaissent les personnages, on aborde de façon "pratique" ce qui est par la suite explicité de façon théorique dans le chapitre suivant.

Parfois aride, le livre décourage un peu pendant les chapitres les plus ardus, notamment ceux qui sont centrés sur la construction d'une autoréférence dans les systèmes formels mathématiques. Mais Hofstadter est un bon pédagogue, et il sait faire ressortir l'essentiel de sa conclusion même si on ne saisit pas chaque étape du raisonnement.

Les points forts du livre sont, pour moi, les dialogues, et sans le moindre doute. Chaque dialogue peut être lu assez simplement comme étant une brève mise en scène de la théorie qui est à venir, mais c'est manquer là l'essentiel. Dans GEB, aucun dialogue n'a de double-sens. Ils ont tous, au minimum, un triple-sens, où les idées farfelues s'allient parfaitement à une forme qui paraît très subtilement inorthodoxe, mais jamais fondamentalement étrange. Pourtant, les dialogues imitent les concepts musicaux de canon et de fugue (les styles préférés de Bach), en plus de receler des bonbons (le secret du Contracrostipunctus m'a tellement étonné que j'en suis resté figé pendant près de vingt minutes), qui sans nécessairement ajouter à la richesse du propos, ajoutent fortement à la valeur du livre pris dans son ensemble.

Très excellent livre que j'ai dévoré en deux semaines, malgré les 750 pages. Recommandé à tous ceux qui s'intéressent aux mathématiques, à la musique ou à l'art d'Escher, mais, surtout, à ceux qui se demandent: "Mais qu'est-ce qui fait que mes neurones peuvent construire quelque chose d'aussi complexe que x?", où x est une idée qui vous fascine.


Prochain livre: Incertain. J'hésite entre un Italo Calvino et L'insoutenable légèreté de l'être et un classique de littérature anglosaxonne (Frankenstein ou Gulliver). Mais j'ai hâte d'être à Québec pour pouvoir commander et/ou acheter The Selfish Gene. Ou les Gaïa qui sont au sommet de ma wishlist.

mardi 12 juin 2007

Dernière illusion brisée

Ça aura pris 18 mois, mais finalement, Harper a réussi à contrecarrer tous ses propres bons coups. Le dernier point positif restant de ce gouvernement était la coopération fédéral-provincial, avec le début d'entente de règlement du déséquilibre fiscal comme figure de proue de la nouvelle méthode de communication entre les deux paliers gouvernementaux. Maintenant, Harper menace de traîner Halifax en cour. Petit flashback du débat présidentiel français, où Ségolène Royal avait (à juste titre) frappé Sarkozy assez dur parce qu'il prônait un modèle où un citoyen peut et doit poursuivre le gouvernement lorsqu'un service manque.

De notre côté de l'Atlantique, les discussions et négotiations d'égal à égal ont été remplacées par des menaces de poursuite. Va-t-il bientôt nous emmerder et rentrer à sa maison?

Jack, j'ai trouvé ce que je veux pour ma fête: une élection.

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Edit: Trop ridicule pour ne pas être mentionné: le Pentagon avait un projet de bombe gaie.



Homer: ... and the entire steel mill was gay.

Moe: Where you been, Homer? The entire steel industry is gay. Eh, aerospace, too, and the railroads. And you know what else? Broadway.

samedi 9 juin 2007

À surveiller: la Colombie

J'en profite pour présenter un de mes jouets internet préférés, le Christian Science Monitor, un journal indépendant. Le nom est trompeur.

Après des décennies de gouvernement marionnette et de conflits entre milices paramilitaires, il semblerait que la Colombie ait finalement décidé de se prendre en main, en nommant Mario Iguarán comme prosécuteur général. Il impressionne les groupes internationaux de surveillance des droits de l'homme en osant s'attaquer aux cas difficiles. Les mesures de sécurité nécessaires à l'exercice de son travail fournissent une idée du danger de son travail. Reste à voir s'il aura un rôle à jouer dans la libération éventuelle d'Ingrid Bétancourt.

La Colombie est donc un pays à surveiller. Pour l'instant, elle représente l'une des pires taches politiques dans le tableau hispano-américain, avec Cuba (bien sûr) et le Vénézuela (quoique je suis en général favorable à Chavez, la fermeture de RCTV il y a deux semaines l'a fait chuter considérablement dans mon estime). On parle énormément de la montée de la Chine, qui fera très bientôt contrepoids aux États-Unis (elle le ferait déjà, mais la Chine ignore elle-même l'ampleur de sa force ), mais on ignore qu'en parallèle, deux pôles idéologiques sont en train de consolider leur puissance afin de faire face au néolibéralisme étasunien. D'ici quelques années, la Chine sera, à une démocratie respectueuse des droits de l'homme près (ce qui est, bien sûr, majeur) pratiquement identique aux États-Unis. L'étiquette communiste s'applique mal à un pays qui joue en bourse (et qui, ces temps-ci, perd énormément).

Par contre, on peut observer une montée de la gauche en Amérique latine. Il y a là une véritable différence idéologique. Les hispanoaméricains ont une vision différente du monde, tel qu'il est en ce moment et tel qu'ils veulent qu'il soit dans une génération. Le monde supporte difficilement une hégémonie, et il est difficile de sous-estimer l'importance d'avoir au moins deux superpuissances sur l'échelle internationale. Et une superpuissance n'est crédible que lorsqu'elle ne s'entredéchire pas, ce qui amplifie l'importance l'opération de nettoyage de la Colombie (et, idéalement, de l'amélioration de la démocratie à Cuba et au Venezuela).

J'ai brièvement mentionné que deux pôles idéologiques tentent présentement de faire contrepoids aux États-Unis, en mettant l'emphase sur l'un d'eux (l'Amérique latine). Vous êtes, évidemment, en droit de vous demander quel est l'autre centre idéologique que je considère majeur sur l'échelle planétaire.

C'est l'Islam. Dans 20 ou 30 ans, les États-Unis auront la Chine comme adversaire économique; l'Amérique latine comme adversaire politique; le monde arabe, comme adversaire militaire et religieux.

mardi 5 juin 2007

Dissonance cognitive

Dans le coin vert forêt, le Fonds mondial pour la nature. Dans le coin vert billet-de-20$, Stephen Harper. Et dans le coin noir-or, les compagnies qui exploitent les sables bitumineux d'Alberta. On a donc deux points de vue qui s'opposent diamétralement et le secteur privé qui engorge des profits immédiats, aux dépens de l'avenir.

Et pour boucler la boucle, je réaffirme ma certitude sarcastique que la dissonance cognitive, dans le domaine politique, n'est pas la doublepensée d'Orwell, mais de la propagande.


Je sais, ce sont là des anti-nouvelles (il n'y a rien de neuf là-dedans), mais l'approche du G8 fournit une nouvelle occasion de critiquer le gouvernement conservateur en matière d'environnement. Et de dissémination d'information. Il faut remonter très loin (ou regarder aux États-Unis... ce qui n'est pas nécessairement bien.) pour trouver un gouvernement avec une telle
tendance à "spinner" tout acte afin de se valoriser lui-même. Il me semble qu'une politique intelligente et efficace n'a pas besoin d'être défendue avec tant d'énergie. Mais j'adopte, involontairement, une habitude d'écoute des nouvelles que je jugerais assez semblable à celle de la plupart des gens (environ 1 heure par jour, 3-4 jours par semaine) et je vois John Baird si souvent et les critiques si rarement que je finis, par pur martèlement, à penser que finalement le gouvernement agit en matière environnementale... jusqu'à ce que je questionne un peu ce qui est dit, et que je me rends compte du contraire. Il y a apparence d'action, mais pas d'action.

Et pour conclure, un petit quiz. Deux pays pourraient vous servir de modèle et vous devez choisir uniquement l'un d'eux. Les deux sont des régimes démocratiques.

Le premier a:

1) un PIB/capita de 43 500 US$.
2) une croissance économique annuelle aux environs de 3,4%
3) une inflation aux environs de 2,42%
4) un taux de chômage d'environ 4,4%
5) une dette de 66% du PIB
6) donne 0,19% de son PIB en aide internationale
7) un environnement de plus en plus surexploité afin de maximiser les profits à court terme
8)
un coefficient Gini de 40,8 (entre le Sénégal et le Turkménistan)
9) une dette qui croit de plus en plus vite.

Le deuxième a:
1) un PIB/capita de 47 800 US$.
2) une croissance économique annuelle aux environs de 3%
3) un taux d'inflation aux environs de 2,3%.
4) un taux de chômage d'environ 3,5%.
5) une dette de 44,8% du PIB.
6) donne 0,87% de son PIB en aide internationale.
7) un environnement largement propre et exploité en vision du long terme.
8) un coefficient Gini de 25.8 (5ème au monde, entre la république Tchèque et la Slovaquie)
9) possède un "bas de laine" d'une valeur de 155% de son PIB, qui pourrait être utilisé pour payer la dette, investir dans les technologies d'énergies renouvelables, etc.


Le premier pays, ce sont les États-Unis. Le second, la Norvège. Pourquoi, pourquoi, dites-moi, pourquoi est-ce que tant de politiciens (entre autres Harper) visent à ressembler aux États-Unis plutôt qu'à la Norvège?

Toutes données prises sur Wikipedia. Peu crédible, je sais, mais incrédibilité égale pour toutes les données.

vendredi 1 juin 2007

99 sous, vingt-dix-neuf sous, vingt-dix-neuf sous...

Les talents musicaux de Marc Labrèche me surprendront toujours.

Brefs commentaires obligatoires sur le budget.
1) Dommage. J'aime les élections. Fallait s'y attendre, par contre...
2) Ça aurait été drôle que la (ou le? est-il entré en fonction?) lieutenant-gouverneur use de son pouvoir discrétionnaire pour donner le rôle de PM au chef de l'opposition (Voir Ontario, 1985). J'ai l'impression que la seule véritable possibilité de tuer l'ADQ dans l'oeuf, ç'eût été de leur donner assez de corde pour se pendre. Dans un an, ils auront davantage d'expérience et en cas d'élection, seront crédibles... autant qu'un adéquiste peut êtrecrédible. Un peu comme laisser un prisonnier dangereux en liberté conditionnelle sous très haute surveillance (gouvernement minoritaire, PM non-élu par la population) afin de démontrer qu'il n'est pas réhabilitable et que c'est correct de le remettre en prison.


Le retour du bulletin chiffré, unique


Parmi les nouvelles de non-élections, de tuberculose (paniquons tous!) et des folles dépenses de Vincent Lacroix, j'imagine que peu de gens commenteront le retour du bon vieux bulletin chiffré. Et le gouvernement Charest répond à l'excellent article de Michèle Ouimet (entre autres) en simplifiant les énoncés de compétence sur le bulletin. Et c'est ici que dans ma tête, ça fait "ding ding ding". Parce qu'en regardant les exemples cités dans l'article du Devoir, on se rend compte d'une chose: on a supposément clarifié les critères d'évaluation en enlevant des mots compliqués comme "processus", "concept", "problème d'ordre scientifique" ou "technologique". Comme quoi on considère que le problème réside dans le peu de vocabulaire des parents et non pas dans l'aspect nébuleux de ce qui est évalué.

"Construire un référentiel moral"; qu'on comprenne le sens des mots "référentiel" et "moral" ou pas, demeure quelque chose d'extrêmement flou. Qu'est-ce qui est évalué? Comment évalue-t-on? La modification du bulletin ne nécessitait pas moins de mots, mais davantage. Parfois, on clarifie la vue en élaguant, mais la ministre Courchesne s'est attaqué aux branches primaires de l'arbre. Résultat: le bulletin se retrouve tout nu comme un bâton.

En bout de ligne, c'est toute la réforme qu'il faut questionner. Elle avait, à l'origine, le but noble de chercher à développer chez l'élève des compétences autres que la mémorisation et à développer la capacité de réfléchir. Cependant, mes discussions avec K., une étudiante en enseignement des maths au secondaire, et M-S, une élève de secondaire 1, m'apprennent que la réforme a eu l'effet pervers suivant: les élèves apprennent maintenant les étapes du raisonnement par coeur. Résultat final: l'élève a appris, par coeur, à suivre une seule et unique démarche par type de problème. La capacité de réflexion n'est pas davantage développée. On n'a que déplacé la mémorisation du résultat final (j'ai encore des flashbacks d'une fille avec qui j'ai fait mon primaire qui pouvait donner en une demie seconde la réponse à n'importe quelle multiplication d'une table fournie par l'enseignante, mais qui ignorait complètement et totalement comment aller au-delà de cette table) à la démarche.

En somme, on parait progresser, mais on pellete la neige d'un côté de la cour pour l'envoyer de l'autre côté. On déblaiera l'autre côté plus tard. C'est dommage que les enseignants (qui jouent un des rôles les plus importants dans la création d'une société viable) et les politiciens (qui donnent une ligne directrice autour de laquelle les enseignants peuvent osciller) ne lisent pas davantage de Max Stirner.

"
On pousse les jeunes en troupeau à l'école et quand ils savent par coeur le verbiage des vieux, on les déclare majeurs"
"
Toute éducation doit devenir personnelle - ce n'est pas le savoir qui doit être inculqué, c'est la personnalité qui doit parvenir à son plein épanouissement. [...] Le point de départ de la pédagogie ne doit pas être de civiliser, mais de former des personalités libres, des caractères souverains."

Citation tirée de ceci.

jeudi 31 mai 2007

Collapse: How Societies Choose to Fail or Succeed

Premier véritable post de contenu sur ce blog. On commence donc par une revue de livre, et en plus, c'en est un intéressant. (J'essaye de lire uniquement des livres intéressants. C'est bizarre, hein?)

Jared Diamond chez Renaud-Bray
Sur Wikipédia (FR)
Sur Wikipedia (EN)

Jared Diamond est professeur de géographie à l'University of California, Los Angeles. Il possède des connaissances extrêmement riches dans une foule de domaines très diversifiés, à un point tel que certains ont suggéré qu'il n'est pas une personne, mais un comité (à la Nicolas Bourbaki... mais Diamond apparaît relativement souvent à la télévision.) Il s'est fait connaître en 1997 grâce à son livre "Guns, Germs, and Steel: The Fates of Human Societies", qui tentait d'expliquer, par l'influence du climat et de l'environnement, les différences de développements technologiques et économiques des diverses civilisations à travers les âges. En 2004, il décide d'aller dans la direction inverse: plutôt que d'étudier pourquoi certaines civilisations sont devenues riches et puissantes et d'autres pas, il publie "Collapse", qui traite de l'effondrement des sociétés.

La thèse de Diamond est assez simple: parmi toutes les grandes civilisations qui se sont éteintes, bon nombre d'entre elles sont disparus à la suite de l'influence d'un ou de plusieurs de cinq facteurs:
1. La destruction de l'environnement par la société
2. Des changements climatiques qui rendent impossible la continuité du mode de vie des habitants.
3. La cessation du support ou du commerce avec d'autres civilisations alliés ou neutres.
4. Le conflit avec des civilisations ennemies.
5. La capacité d'une société à se transformer elle-même pour s'adapter à l'un (ou plusieurs) des quatre facteurs précédents.

Par une étude détaillée des situations économiques, politiques et (surtout) environnementales de sociétés passées (Île de Pâques, Îles Pitcairn et Henderson, civilisations Anasazi, Maya et Viking du Groenland), Diamond présente progressivement ces cinq facteurs, leurs effets combinés et l'effondrement social qui s'en suit. Afin qu'on ne croit pas que ces problèmes soit confinés au passé, Diamond poursuit son analyse sur des sociétés modernes qui connaissent le même genre de problèmes que les civilisations passées et qui viennent tout juste de traverser une crise majeur ou s'apprêtent à en traverser une (Montana, génocide Rwandais, République Dominicaine et Haïti, Chine et Australie). Et pour ne pas être uniquement pessimiste, Diamond présente aussi des sociétésqui ont su surmonter leurs crises environnementales passées et qui continuent de prospérer aujourd'hui (Nouvelle-Guinée, Tikopia et le Japon de l'ère Tokugawa).

Toute cette étude ayant pour but de comprendre les échecs du passé afin de ne pas les répéter.

L'innovation de Diamond est sa considération importante (voire un peu trop) pour les facteurs environnementaux, considération qui lui a d'ailleurs valu d'être souvent taxé de déterministe environnemental. Toutefois, il se défend de ceci en précisant souvent que le cinquième facteur (la capacité d'adaptation d'une civilisation) est le facteur le plus important, puisqu'il peut contrer les quatre autres. Toujours lucide (dans un sens ni Bouchardien ni Facalien) et réaliste, Diamond sait comment expliquer des techniques et des faits complexes afin de se faire comprendre.

Un excellent livre, que tous devraient lire... afin de se rendre compte que la véritable géographie, contrairement aux inutilités inculquées au primaire et au secondaire, est l'étude de l'environnement, de son impact sur l'homme et vice versa. Et aussi afin de se rendre compte que nous tenons notre destin en main, et qu'il faut agir maintenant.

"
The parallels between Easter Island and the whole modern world are chillingly obvious. Thanks to globalization, international trade, jet planes, and the Internet, all countries on Earth today share resources and affect each other, just as did Easter's dozen clans. Polynesian Easter Island was as isolated in the Pacific Ocean as the Earth is today in space. When the Easter Islanders got into difficulties, there was nowhere to which they could flee, nor to which they could turn for help; nor shall we modern Earthlings have recourse elsewhere if our troubles increase. Those are the reasons why people see the collapse of Easter Island society as a metaphor, a worst-case scenario, for what may lie ahead of us in our own future.

Of course, the metaphor is imperfect. Our situation today differs in important respects from that of Easter Islanders in the 17th century. Some of those differences increase the danger for us [...] But there are also differences in our favor[...]." (p.119)

Prochain livre à lire: Gödel, Escher, Bach: an Eternal Golden Braid

mercredi 30 mai 2007

Fiat lux!

Pourquoi pas?

"Quelle est la seule vraie raison de créer un blog?, Alex". Bonne question.

Présentation rapide:
-Autres (je me débarasse de cette catégorie-là tout de suite... de toute façon, elle survient toujours à la fin. C'est plus original de la mettre au début.)
-Commentaires sur l'actualité
-Commentaires sur les livres que je viens de finir de lire
-Réflexions sur tout et rien. (Le fameux E/N.)
-Nudité softcore de morses.
-Références à Uncyclopedia.
-Idéalement, des commentaies intéressants de lecteurs aux opinions diversifiées et intelligentes. La qualité d'un blog est directement proportionnelle à la qualité de ses lecteurs. Pour l'instant, j'ai aucun lecteur. C'est mon premier post. Donc multiplication par 0. Woohoo.
-Le nom "Déclin d'oeil", au singulier, était déjà pris par un visionnaire. Je vous incite à être ébahis par son éloquence et la profondeur de son propos ici.

Au plaisir de continuer à écrire dans un avenir rapproché!